Allemagne (I)

Publié le par Christiane Piccini

( cf. "Carte des camps en allemagne").

Allemagne
 
 

Dans ce camp, KALKWERK SALDER,  il y avait plusieurs baraquements et plusieurs pays étaient représentés par des hommes et des femmes.

 

Des Russes, Ukréniens, Polonais, Tchèques, Yougoslaves, Roumains, Lithuaniens, Esthoniens, Français, Anglais, Belges, Italiens étaient rassemblés dans ce camp de travailleurs.

 

Je constatais que les hommes et femmes étaient mélangés dans le même camp. Nous travaillions en commun. Nous retournions le soir dans nos baraquements respectifs, femmes et hommes séparés. C’était une usine de béton armé.

 

Mon travail consistait à décharger des sacs de ciment de 50 kg des wagons de train. Je faisais aussi du ciment à la bétonnière.

 

Je remplissais de ciment des coffrages en bois qu’il fallait resserrer et recouvrir. Puis le béton coulé en forme de colonne était chargé par les hommes dans d’autres wagons en direction de l’Allemagne.

 

Une petite russe de 14 ans tombe par le poids de la charge du ciment mal répartie sur son dos. Elle fait tomber son sac qui se perce.

Un gardien est venu la frapper avec une matraque. Elle pleurait. Mais elle devait continuer sinon d’autres coups allaient lui tomber dessus.

 

Les allemands avaient donné une réputation aux russes :

-« Les russes mangent peu mais travaillent comme des chevaux ; »

-« les ukréniens ne mangent pas plus mais ils ont toujours les joues rondes ! »

 

Dans ma chambrée, nous étions douze. C’étaient des lits gigognes. Ils n’étaient pas solides.


 

Dans les matelas il y avait des punaises. Chacune notre tour nous lavions le sol du baraquement.

 

Nous avions une couverture pour dormir. Nous étions chauffés par un poêle. Le même confort que dans mon baraquement de FELDORF en Autriche.

 

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